Perception auditive de mots dissyllabiques : caractérisation de la suppléance mentale dans une population de patients malentendants vus en clinique otologique courante - 17/09/14
Résumé |
But de la présentation |
Évaluer l’importance de la suppléance mentale mesurée à l’aide de mots dissyllabiques utilisés en audiométrie vocale, dans une population de patients malentendants vus dans le cadre d’une consultation otologique.
Matériel et méthodes |
Un corpus de 60 mots a été sélectionné parmi les mots dissyllabiques de Fournier. La fréquence d’occurrence (FO) de chacun de ces mots a été établie pour les années 1900 à 2005, par pas de 5 années (Google-N-gram). Ces mots ont été présentés, de manière randomisée, à une intensité correspondant au seuil d’intelligibilité de 50 % préalablement établi par audiométrie vocale effectuée à l’aide de mots différents de notre corpus, sur une oreille (choisie au hasard) de chacun de 150 patients malentendants, droitiers, âgés de 23 à 88ans, avec une perte auditive moyenne variant de 25 à 85dB HL. Les corrélations entre les scores en mots et les fréquences d’occurrence des mots obtenus pour chaque période de temps ont été établies, pour plusieurs groupes de patients variant selon leur âge, perte auditive et nombre d’années d’éducation. Pour chaque oreille et chaque mot, les scores en phonèmes et en mots ont été calculés, permettant d’obtenir l’indice j de suppléance mentale défini par j=log(scores en phonèmes)/log(scores en mots), avec j diminuant lorsque la suppléance mentale augmente.
Résultats |
Pour tous les patients, les corrélations entre scores des mots et FO sont significativement plus importantes pour les FO établies pour l’année 1950 (r=0,44, p<0,01). En revanche, lorsque les patients sont groupés par âges différents, les meilleures corrélations sont obtenues pour des FO des mots calculées à des dates plus anciennes pour les groupes de patients plus âgés. Cet effet de « fréquence historique » est d’autant plus significatif que les patients ont moins d’années d’études. La suppléance mentale (j) obtenue sur les oreilles droites était significativement supérieure (j=1,8, DS=0,05) à celle obtenue sur l’oreille gauche (j=2,13, DS=0,06), sans aucune différence significative de perte auditive, d’âge ou d’années d’éducation ou de score en mot entre les groupes OD et OG (Fisher T=2,7, p<0,008), mettant en évidence un lien potentiel avec la latéralité hémisphérique, avec une meilleure suppléance mentale sur l’OD.
Conclusion |
Cette étude met en évidence un effet de « fréquence d’occurrence historique », montrant l’importance de la familiarité âge-dépendante du patient avec les mots présentés, et l’influence de la latéralité hémisphérique sur des scores d’audiométrie vocale, avec une suppléance mentale supérieure sur l’axe OD/hémisphère gauche.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 131 - N° 4S
P. A104 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.